Un problème de santé publique
Le protoxyde d’azote, également connu sous les noms de « gaz hilarant » ou « proto », est un gaz couramment utilisé dans la restauration (dans des cartouches pour siphon à chantilly notamment), les aérosols d’air sec ou les bonbonnes utilisées en médecine et dans l’industrie.
Désormais détourné de son usage initial, ce gaz est surtout utilisé en inhalation, par des consommateurs à la recherche d’un effet euphorisant.
Cet usage présente d’abord un risque immédiat sur la santé : ses consommateurs courent le risque d’une asphyxie par manque d’oxygène, Troubles neurologiques, confusion, faiblesse musculaire, perte de connaissance.
D’importantes dégradations pour l’Unité de Valorisation Énergétique VALAUBIA
Mais, au-delà du risque sanitaire, après en avoir inhalé le gaz, les cartouches vides sont fréquemment abandonnées sur la voie publique ou dans les poubelles, et l’Aube ne fait pas exception.
Ces cartouches ne doivent être en aucun cas être jetées dans une poubelle, et doivent être déposées en déchetterie. Toutefois de nombreuses bouteilles sont mises dans les bacs gris et elles arrivent, sans qu’on puisse les détecter, dans notre usine d’incinération VALAUBIA. La pression contenue dans les bouteilles de protoxyde d’azote, dix fois supérieure à celle des bouteilles de gaz classiques, entraîne des explosions violentes et des dégâts lourds dans le four de l’unité de valorisation énergétique VALAUBIA.
Les cartouches de protoxyde d’azote sont également reconnues pour être à l’origine de départs de feu dans les installations de stockage de déchets en raison de leur présence indue parmi d’autres déchets ménagers.
Ce phénomène national n’est pas nouveau dans l’Aube puisque cela fait environ 2 ans que les équipes de l’UVE VALAUBIA récupèrent des bouteilles de protoxyde d’azote dans les mâchefers (résidus de la combustion des déchets).
Mais depuis la fin de l’année 2023, les explosions de ces cartouches s’intensifient et causent d’importants dégâts, ce qui entraîne des arrêts de l’usine et met en danger la sécurité des personnels. Puis il y a les coûts considérables de ces explosions, chaque arrêt représente un impact financier important (réparations, perte de recettes de d’énergie, coût pour la remise en température du four).
Le Syndicat d’élimination des déchets de l’Aube (SDEDA) réagit :
Face à ce constat, les élus du SDEDA demandent la promulgation d’une loi afin de résoudre ce phénomène en amont. Mais dans l’attente, M. Pascal LANDRÉAT, Président du SDEDA, a souhaité alerter les usagers et les collectivités, et agir pour détourner au maximum ces bouteilles des poubelles noires.
Le SDEDA, en collaboration avec la société PAPREC, a décidé la mise en place d’une récupération et d’un traitement de ces cartouches, et ce même si les coûts importants ne sont actuellement pas pris en charge par aucune filière de Responsabilité Élargie des Producteurs (REP), que ce soit celle des emballages ou celle des déchets dangereux.
En parallèle, une campagne de sensibilisation est également diffusée auprès des usagers et des agents d’entretien des voiries et aux polices municipales, leur demandant ne surtout pas les jeter dans le bac d’ordures ménagères, mais de les déposer en déchèteries ou auprès des centres techniques municipaux.
Pour connaitre les horaires de votre déchèterie de proximité, veuillez-vous adresser à votre communauté de communes.