Le stockage des déchets par enfouissement est l’ultime solution de traitement des ordures ménagères résiduelles. Si jadis le coût de traitement lié à cette méthode en faisait un atout compétitif, l’augmentation de la pression fiscale change actuellement la donne en faveur de la valorisation énergétique basée sur le principe d’incinération. Chaque solution a ses limites et le stockage n’échappe évidemment pas à cette règle. Le principal défaut technique de l’enfouissement est l’encombrement : de grands espaces mobilisés sur le long terme.
Fonctionnement d'un ISDND
Les camions entrants s’arrêtent sur le pont-bascule. Cette étape a deux fonctions : peser les camions pleins puis les camions vides (la différence permet de connaître les tonnages déposés par chaque camion) ainsi que le contrôle du contenu livré. En effet, des caméras permettent de s’assurer de la conformité des arrivages et un contrôle de la radioactivité est également de rigueur. Une ISDND ne traite que des déchets ménagers non-dangereux.
Les camions fraîchement pesés se dirigent vers le quai de déchargement, donnant sur la zone d’exploitation en contre-bas, afin d’y vider leurs contenus. Les déchets vidés sont ensuite pris en charge par un compacteur à pieds de mouton. Comme un engin de terrassement, le compacteur pousse les ordures dans le casier et les y écrasent de manière à obtenir une surface relativement plane une fois que le tas de déchets atteint la hauteur désirée.
Un casier est une unité d’enfouissement des déchets. Un terrain argileux est tout d’abord creusé sur une profondeur de 25 à 35 mètres puis on y installe des talus, digues et diguettes pour former les casiers dont les parois sont réhaussées au rythme du remplissage. Un casier peut atteindre une surface au sol de 5 000 à 10 000 mètres carrés. Une fois rebouchés et finalisés, seul un ensemble de tubes raccordés est visible en surface.
Toutes les parois des casiers sont tapissées de géomembranes qui sont toutes thermosoudées entre elles. Le but est d’empêcher la fuite des fluides dont les lixiviats. Ces jus de poubelles sont pompés, via un réseau souterrain installé au préalable, puis acheminés vers une station d’épuration dédiée. Une fois la hauteur désirée atteinte, l’hermétisation se termine avec la soudure d’une ultime géomembrane en surface sur laquelle est déposée une couche d’argile puis une couche de terre végétale.
L’hermétisation des casiers grâce aux géomembranes à également l’avantage de récupérer les gaz de fermentation qui sont captés grâce à un réseau de dégazage visible en surface, une fois que les casiers sont rebouchés. Composés à près de moitié de méthane en moyenne, ces gaz sont brûlés sur place via une torchère et l’énergie dégagée est partiellement transformée en énergie électrique sur-place également.
Outre le coût de traitement qui s’étoffe d’année en année et la place mobilisée, la durée de stockage est un paramètre à prendre en compte également : un casier produit des gaz de fermentation pendant une durée théorique de 35 années. Au-delà de ce tier de siècle révolu, et sans autre aménagement, le sol n’y est évidemment pas exploitable pour d’éventuelles cultures ou constructions nécessitant de creuser.
Reportage sur L'ISDND de Montreuil sur Barse
Conformément au Plan Régional de Prévention et de Gestion des Déchets Ménagers – PRPGD – du Grand Est, le SDEDA a cessé d’utiliser cette infrastructure comme exutoire des déchets Aubois. Toutefois ce reportage, datant de 2017, nous montre l’organisation standard d’un ISDND.
En 2022, nous utilisons toujours l’ISDND de Saint Aubin géré par Suez RV Nord Est. Sa date de fermeture prévisionnelle est prévue pour 2033.